Chères Consœurs, Chers Confrères,

Chers futurs Commissaires de Justice,

L’UNHJ et demain l’UNCJ aura la difficile tâche de nous accompagner dans cette transmutation professionnelle.

Les décrets d’application de la loi Macron 1, la compétence territoriale au 1er janvier 2017 et la loi Macron 2 sont autant d’opportunités que de changements profonds pour notre profession.

Ayons foi en l’avenir. Inventons notre futur. Un nouveau monde s’ouvre et nous devons imaginer une nouvelle façon d’exercer notre ministère.

La jeunesse au sein de notre profession est notre exigence d’avenir.

Petite créance, commissaire de justice, petite liquidation, compétences élargies, médiation, numérique, dématérialisation, économie du droit 3.0, LEGALTECH, pluri-professionnalité, structures d’exercice … sont autant de choix que de bouleversements de nos périmètres et équilibres économiques.

Nous ne devons pas attendre que seul un futur nouveau tarif soit notre priorité de l’année 2017,  même si c’est un élément important, voire essentiel à la santé économique de nos offices.

Retrouver des coûts pertinents, des marges raisonnables, et des honoraires libres dans nos procédures monopolistiques est vital pour nos entreprises.

Cette nouvelle donne économique nous permettra d’assurer un haut degré de service de notre justice.

Nous vivons en direct une véritable révolution. Nous devons dégager ensemble « une compréhension commune » et développer à nouveau notre créativité. N’attendons plus que tout vienne du sommet de la pyramide pour échapper à notre propre responsabilité.

Exerçons notre capacité à réagir, à réfléchir, à innover.

Le nouveau monde des huissiers de justice de demain, c’est à nous individuellement et collectivement avec l’Union Nationale des Huissiers de Justice de l’inventer, le développer, et de le maîtriser.

A défaut, d’autres s’en empareront irrémédiablement.

Osons-nous faire confiance et, ensemble, mobiliser nos énergies au service de nos intérêts communs.

Dirigeons également notre stratégie vers nos partenaires fidèles sans négliger la création de nouveaux marchés, de nouveaux axes de développement.

Nous devons aussi nous rapprocher de nos concurrents et devons partager des pratiques communes.

Face à cette révolution, deux attitudes majeures se dégagent :

  • Soit une attitude pessimiste empreinte de conformisme, se résoudre à la situation
    où le pire est pour demain.
  • Soit entrevoir des opportunités, des nouveaux marchés, des nouveaux métiers et challenges …

Vous comprendrez aisément que de passer en quelques années du canton à la Cour d’Appel ou à la compétence territoriale nationale (pour certains secteurs d’activité) engendre de nouveaux modes d’exercice.

L’UNHJ entend concentrer toute son énergie et son action à faire en sorte que notre profession joue la carte de l’huissier de justice professionnel du recouvrement amiable et judiciaire, l’huissier de justice tiers de confiance, acteur de la nouvelle économie, maillon juridique indispensable de la French Tech.

Avons-nous tout fait par le passé pour valoriser la profession ?

La question n’est plus là. C’est ici et maintenant que tout repart. Une nouvelle donne est possible, un nouveau message, un nouveau souffle.

Nous devons :

  • Intégrer « notre bien commun» au cœur du process économique.
  • Développer la stratégie du prémium, mais aussi du plus grand nombre à coût maîtrisé.

Deux défis majeurs pour affronter ce début de siècle :

  • La révolution de l’intelligence.
  • La révolution du numérique.

Sous nos yeux et depuis 25 ans environ, nous vivons la révolution de l’information sous trois axes majeurs :

  • Le traitement de l’information.
  • Le stockage de l’information.
  • La transmission de l’information.

Aucune génération sur terre n’a vu quelque chose d’essentiel à son activité être multipliée par 2,5 millions de fois en termes de capacité.

L’esprit de justice est intimement lié à « l’exercice de la profession d’huissier de justice ».

La politique de l’Union se résume à l’objet de nos statuts :

« L’étude et la défense des intérêts économiques, matériels, sociaux et moraux de la profession d’huissier de justice pris en qualité de chef d’entreprise libérale ».

Telle est notre mission.

Nous saurons être présents pour soutenir et servir s’il le faut la cause de notre destinée commune.

Nous serons également demandeurs, et force de proposition, et vigilants sur l’indépendance de toutes les structures représentatives.

Laissons-nous convaincre par ce texte d’Antoine de SAINT-EXUPERY :

« Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver quelque chose …

Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tous les hommes le désir de la mer ».

Une entreprise Huissiers de Justice de 3 200 dirigeants et 12 000 salariés attend de nous le meilleur.

L’avenir est à nous.

C’est le vœu que je professe, au nom de nos adhérents, et c’est également mon engagement.


Patrice GRAS

Président de l’Union Nationale des Huissiers de Justice