Lors des Universités d’été de l’UNHJ à Marseille, les participants ont pu réfléchir à la construction de la marque de la profession.
Déclinée sous forme d’ateliers et de conférences, cette formation avait pour objectif de comprendre et analyser les perceptions de la marque Huissier de Justice avant d’essayer de la repenser.
Retours d’expérience des professionnels du recouvrement
Afin d’analyser la perception du métier, plusieurs professionnels de l’Agora du Risque Client et du Recouvrement, qui travaillent fréquemment avec les Huissiers de Justice, sont venus présenter leurs retours d’expérience.
Roger BOGNER, Chef de Service Contentieux Externes GROUPE COFIDIS PARTICIPATIONS
Benoît LAURENT, Directeur Performance et Amélioration Continue DIRECT ENERGIE,
Serge KOFMAN, Président CABOT – NEMO Crédit Management
Selon eux, les professionnels du recouvrement attendent des Huissiers de Justice « de l’expertise afin d’être conseillés et rassurés dans leurs choix », et être « en quête d’une performance alliée à une maîtrise des coûts dans un travail de qualité », pour aboutir à « des process clairs avec des gestions « sur mesure » alliés à des outils performants ».
Il s’agissait alors de mettre en avant le besoin « de simplicité et d’experts locaux pour gagner en proximité & de grosses structures qui peuvent répondre à des besoins plus industriels ».
Les conclusions des experts de l’Agora
Définition de la marque Huissier de Justice
A travers différents ateliers enrichissants et ludiques encadrés par des professionnels reconnus de la communication, les participants ont effectué des exercices pour les aider à repenser les marques de leurs études ou de la profession.
Selon Caroline Cassino, fondatrice de Chananas et consultante pour Hercule, qui a animé une conférence sur la plateforme de marque, « La marque, n’est ni un logo ni une typographie, ce sont nos “tripes” ». En effet, c’est au travers des valeurs, des caractéristiques individuelles et de la spécificité des clients, que se définissent les axes d’une identité unique et pertinente.
Par cette approche introspective, les stagiaires ont pu appréhender les clés d’une réelle stratégie de communication adaptée à leurs études, à la profession et à leurs réseaux.
Les résultats ont permis de faire ressortir les valeurs des Huissiers de Justice, leurs rapports à la concurrence, à leurs cibles et surtout d’affirmer leur « différence pertinente » :
« Sur un marché caractérisé par un fort potentiel de croissance (56 milliards d’€ non recouvrés par an), nous constatons l’arrivée de nouveaux acteurs agiles.
Les Commissaires de Justice peuvent affirmer pouvoir bâtir des solutions fiables par voie de Justice, au plus près de leurs clients. Ceci est justifié par la mobilité terrain, l’ouverture humaine et la capacité à servir la Justice.
Cela offre le bénéfice de proposer des solutions simples, rapides et efficaces. »
Ces ateliers ont ainsi permis de dégager une vision commune de la profession :
« Commissaires de Justice, bâtisseurs de solutions justes, au service de chacun »
Design Thinking et Huissiers de Justice
Lors de sa conférence, Fabrice Mauléon, expert en Design Thinking et ancien Professeur de Droit, a exposé aux participants les bénéfices d’une approche innovante au service de l’image de marque de la profession : le Design Thinking.
« Le Design, c’est l’acte de voir quelque chose et de penser qu’il pourrait être encore meilleur ». Ainsi, c’est grâce à cette vision que Fabrice Mauléon met en avant les problématiques importantes à résoudre afin de transformer la profession.
Selon lui, « le futur Commissaire de Justice ne doit plus être, dans son service juridique, un artisan du luxe ; mais une plateforme de services qui facilite la vie de ses clients ».
Pour Fabrice Mauléon, « ce ne sont pas les robots ou les technologies digitales qui feront la différence demain… c’est l’expérience globale offerte aux clients… ».
Pour se transformer, l’Huissier de Justice devra :
- « Proposer des solutions intelligentes et qui ont de la valeur » ;
- « Se focaliser sur la création de valeur, pas sur le revenu » ;
- « Faire disparaître son cœur de métier ; proposer de nouveaux services juridiques que vous ne faisiez pas avant ? ».
